Chez des hommes obèses, une supplémentation en spiruline associée à un entraînement par intervalles d’intensité élevée aurait des effets bénéfiques sur des marqueurs anthropométriques et de la santé métabolique ainsi que sur l’inflammation.

L’obésité exerce des effets néfastes sur une multitude de systèmes physiologiques. Elle perturbe le fonctionnement des tissus et des organes et contribue ainsi au développement de différentes maladies. C’est un facteur de risque pour nombre de maladies non transmissibles.

Adipokines et cytokines

Des facteurs clés dans la genèse de l’obésité et des troubles qui lui sont associés incluent des altérations des niveaux des adipokines et cytokines circulantes. Les adipokines sont des molécules libérées dans la circulation sanguine par le tissu adipeux. Elles orchestrent des changements métaboliques qui affectent tout un éventail de tissus et organes. De même, les cytokines, produites essentiellement par les globules blancs, exercent une influence locale et systémique. Dans le contexte de l’obésité, des adipokines et cytokines inflammatoires sont souvent présentes à un niveau élevé. Elles sont impliquées dans le processus de développement de nombreuses maladies.

L’implication du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica...

Le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... joue un rôle pivot dans l’intensification de l’inflammation induite par les adipokines. Les espèces réactives de l’oxygène augmentent avec la croissance de la graisse viscérale au cours de la progression de l’obésité. Elles modifient ainsi la sécrétion et l’expression des adipokines inflammatoires. Réduire les niveaux des espèces réactives de l’oxygène en cas d’obésité semble donc important. 

L’intérêt de la spiruline

La spiruline, une microalgue, possède des propriétés antioxydantes. Des données suggèrent qu’elle aurait le potentiel de diminuer les concentrations de lipides sanguins, la graisse corporelle, le tour de taille, l’indice de masse corporelle et l’appétit. Par ailleurs, on a montré que la spiruline renforce les performances à l’exercice, l’oxydation des graisses et les niveaux du glutathionLe glutathion est une petite protéine composée de trois acides aminés : la cystéine, l’acide ... tout en atténuant l’augmentation de la peroxydation des lipides provoquée par des exercices aérobiques.

Les effets de la spiruline associée à l’exercice

Une étude a évalué les effets potentiels de l’exercice physique et de la spiruline sur la libération d’adipokines et les complications associées à l’obésité. Quarante quatre hommes obèses ont pris part à cette étude. Ils ont été répartis de façon aléatoire en quatre groupes : témoin, supplémenté avec 6 g de spiruline, entraînement physique, entrainement physique + supplémentation avec 6 g de spiruline.

L’étude a duré douze semaines. Le programme d’entrainement par intervalles d’intensité élevée comprenait trois séances par semaine.

Les résultats montrent que la spiruline et les exercices, ensemble ou séparément, améliorent les concentrations d’adipokines circulantes. La combinaison des deux était plus efficace à réduire le cholestérol LDLLes low density lipoproteins ou lipoprotéines de basse densité constituent un groupe de lipoproté..., le cholestérol total et les triglycérides ainsi qu’à augmenter le cholestérol HDL. 

Supriya R et al., Spirulina supplementation with hight-intensity interval training decrease adipokines levels and cardiovascular risk factors in men with obesity. Nutrients 2023 ; 15 : 4891.

Le PEA (palmitoyléthanolamide) pourrait diminuer les symptômes de la rhinite allergique en réduisant l’histamine et des marqueurs de l’inflammation.

La rhinite allergique est l’une des plus fréquentes allergie respiratoire. C’est un trouble inflammatoire symptomatique déclenché en réponse à l’exposition de la muqueuse nasale à un allergène. 

Des mécanismes complexes

Différents mécanismes moléculaires ainsi que des cellules inflammatoires et immunitaires sont impliqués dans la rhinite allergique. Les réactions ponctuelles et chroniques sont orchestrées par la liaison d’un allergène tel qu’un pollen ou un acarien, à des récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... d‘IgE situés sur les basophiles et les mastocytes. Cette interaction déclenche à son tour une cascade inflammatoire qui aboutit à la libération de médiateurs inflammatoires incluant l’histamine, des leucotriènes et de la tryptase dans la muqueuse nasale. 

Le rôle central de l’histamine

A la suite de l’exposition à un allergène, l’histamine est l’un des principaux contributeurs à l’initialisation de la réponse immunitaire. Une élévation de l’histamine plasmatique est corrélée au niveau d’activation des mastocytes et à la libération de médiateurs inflammatoires. 

L’intérêt du PEA

On a montré que le PEA, un lipide bioactif naturellement présent dans l’organisme, régule à la baisse l’activation des mastocytes et inhibe la libération de l’histamine. Une étude sur l’animal montre ainsi que le PEA, en cas d’asthme, prévient le recrutement de cellules induit par un allergène et l’hyperactivité bronchique. Aucune étude clinique ne semblait jusqu’à présent avoir examiné spécifiquement les effets du PEA sur les symptômes d’allergie comme la rhinite allergique. 

Quel impact sur les symptômes de l’allergie ?

Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué les effets d’une supplémentation en PEA sur les symptômes de rhinite allergique. Cent-huit personnes ont été enrôlées dans cette étude. Pendant deux semaines, elles ont pris quotidiennement 350 mg de PEA ou un placebo.

Les résultats montrent des améliorations des symptômes dans les deux groupes. L’analyse d’un sous-groupe de personnes avec les symptômes les plus important au début de l’étude indique cependant une réduction significatives des scores de symptômes avec le PEA par rapport au placebo. Par ailleurs, l’histamine plasmatique a été réduite dans le groupe prenant le PEA alors qu’elle a augmenté dans celui sous placebo. Il en a été de même pour des marqueurs de l’inflammation. D’autres études de plus longue durée devront venir conforter ces premiers résultats.

Briskey D et al., The effect of Levagen + (Palmitoylethanolamide) supplementation on symptoms of allergic rhinitis. A double-blind, placebo-controlled trial. Nutrients 2023 ; 15 : 4940.

La prise d’un extrait de café vert par des diabétiques de type 2 aurait des effets bénéfiques sur le poids et l’indice de masse corporelle, la glycémie à jeun et l’inflammation.

Les diabétiques de type 2 ont un risque accru de maladies cardiovasculaires et rénales. Ils présentent également souvent plusieurs comorbidités telles qu’une maladie du foie gras non-alcoolique, une dyslipidémie athérogène ou une hypertension. Des modifications de style de vie et, en particulier des modifications alimentaires, sont recommandées pour prévenir les complications du diabète.

L’intérêt du café vert

Le café vert désigne les grains de café avant qu’ils ne soient torréfiés et prennent leur couleur marron. C’est le fruit du caféier à l’état naturel. Il est riche en acide chlorogénique qui a montré, dans des études expérimentales, des effets bénéfiques sur la pression sanguine, des marqueurs de l’inflammation et sur le diabète.

Des résultats contradictoires

Les résultats des études chez l’homme sur des effets potentiellement bénéfiques de l’extrait de café vert sont inconsistants. Plusieurs essais randomisés contrôlés ont évalué l’impact d’une supplémentation en extrait de café vert sur des facteurs de risque cardiométaboliques. Certaines ont observé des effets bénéfiques, d’autres non. De plus, la plupart ont été conduites sur des personnes en bonne santé ou des individus obèses ou en surpoids.  

Quels effets chez des diabétiques de type 2 ?

Un essai randomisé, contrôlé contre placebo et en double aveugle a évalué les effets d’un extrait aqueux de café vert chez des diabétiques de type 2. Quarante-quatre personnes ont été enrôlées dans cet essai. Elles ont pris, deux fois par jour pendant dix semaines, 400 mg d’extrait de café vert ou un placebo.

A la fin des dix semaines de supplémentation, par rapport au placebo, le poids corporel et l’indice de masse corporelle ont été significativement diminués avec l’extrait de café vert. La glycémie à jeun était également plus basse, mais ce résultat n’était que marginalement significatif. L’extrait n’a pas eu d’impact sur les niveaux d’insuline.

La prise de l’extrait de café vert a également réduit la pression sanguine systolique mais pas la pression diastolique. Elle a diminué les niveaux des triglycérides et augmentés ceux du cholestérol HDL. Elle n’a en revanche pas eu d’effet sur le cholestérol LDLLes low density lipoproteins ou lipoprotéines de basse densité constituent un groupe de lipoproté... ou le cholestérol total. Elle a significativement diminué les concentrations de la CRP, un marqueur de l’inflammation, mais n’a pas eu d’incidence sur le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica....

D’autres études sur un échantillon plus vaste, à différentes doses et de plus longue durée sont nécessaires pour démontrer les effets bénéfiques potentiels pour les diabétiques de type 2 de l’extrait de café vert.

Khalili-Moghadam S et al., Effects of green coffee aqueous extract supplementation on glycemic indices, lipid profile, CRP and malondialdehyde in patients with type 2 diabetes : a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Frontiers in Nutrition 2023 November 16.